Son univers artistique
Une artiste accomplie
Artiste polymorphe, Lucie Delarue-Mardrus s’est illustrée dans de nombreux domaines : littérature, poésie, peinture, dessin, sculpture, musique… Elle laisse à notre curiosité un panel d’oeuvres diversifié et étonnant.
Focus sur les principales disciplines qui ont marqué sa carrière artistique.
Ses Oeuvres littéraires
Romans et Nouvelles
Romans
- 1908 Marie fille mère (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd (éd. Charpentier, 1923)
- 1909 Le roman des six petites filles (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1910 L’acharnée (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Comme tout le monde (Tallandier) Bmd
- 1911 Tout l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1912 L’inexpérimentée (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Douce moitié (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- La monnaie de singe (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1914 Un cancre (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1916 Un roman civil (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- En 1914 (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1917 Deux amants (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1919 L’âme aux trois visages (Gedalge) Bmd
- Toutoune et son amour (Abin Michel) Bibliothèque nationale
- 1920 Le château tremblant (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- Les trois lys (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1921 L’apparition (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1922 L’ex-voto (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd (film)
- 1923 Le pain blanc (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1924 La cigale (Fayard) Bibliothèque nationale, Bmd
- La mère et le fils (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1925 À côté de l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Hortensia dégénéré (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1926 Graine au vent (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd (film)
- 1927 La petite fille comme ça (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1928 Redalga (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Amanit (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- Le Beau baiser (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1930 Anatole (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- L’Ange et les pervers ((Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1931 L’amour à la mer (Lemerre) Bibliothèque nationale
- L’autre enfant (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1933 François et la liberté (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1934 L’enfant en coq (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd (éd. de 1937)
- 1935 Une femme mûre et l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1936 Chenevieil (Ferenczi)) Bibliothèque nationale
- 1937 Roberte n°10530 (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- L’amour attend (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1938 L’hermine passant (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Fleurette (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- La girl (Ferenczi) Bmd
- 1939 L’homme du rêve (Paris “pour oublier la vie”) Bibliothèque nationale
- 1940 La perle magique (La Baudinière) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1943 Verteil et ses amours (Editions Self) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1944 Le roi des reflets (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- Peaux d’lapin (Genève éd. de la Frégate suisse) Bibliothèque nationale
Nouvelles
- 1934 Passions américaines et autres (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1942 Le coeur sur l’ardoise (Rouen, Maugard) Bibliothèque nationale
Recueils poétiques
- 1901 Occident (La Revue blanche) Bibliothèque nationale
- 1902 Ferveur (La Revue blanche) Bibliothèque nationale
- 1905 Horizons (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1908 La figure de proue (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1909 Par vents et marées (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1918 Souffles de tempête (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1920 À Maman (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Poèmes mignons pour les enfants (Gedalge) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1930 Les sept douleurs d’octobre (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1932 Mort et printemps (A.Messein) Bibliothèque nationale
- 1939 Temps présents (Cahiers d’art et d’amitié) Bibliothèque nationale
- 1951 Nos secrètes amours (Les Isles) Anonyme Bib.Doucet
- 1951 Choix de poésies (Lemerre) Bibliothèque nationale
Biographies
- 1926 Sainte Thérèse de Lisieux (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1931 Le Batard : Guillaume le Conquérant (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1935 Eve Lavallière (Albin Michel) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1937 La petite Thérèse de Lisieux (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1938 Mes Mémoires (Gallimard) Bibliothèque nationale
Récits de voyage
- 1932 Le Far West d’aujourd’hui (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1933 L’Amérique chez elle (La renaissance du livre) Bibliothèque nationale
- 1944 El Arab l’Orient que j’ai connu (Lyon, éd. Lugdunum) Bibliothèque nationale, Bmd
Essais
- 1921 Aurel et le procès des mondaines (Povolavsky) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1926 Embellissez-vous (Ed. de France)) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Les amours d’Oscar Wilde (Flammarion) Bibliothèque nationale
- 1930 Le cheval (Rouen, Nouvelle société d’édition) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1936 Up to date (Roger Allou) Bibliothèque nationale, Bmd
Pièces de théâtre
- 1932 La quatrième Eve (?)
- 1993 La prêtresse de Tanit (Reims à l’écart) Bibliothèque nationale, Bmd
Florilège poétique
Ferveur
« Recueillement» (1902)
« Le soir a provoqué les voix dominatrices
Des rossignols puissants comme des cantatrices.
Sorti du plus profond des parcs arborescents,
Le Printemps est déjà dans l’air comme un encens.
Fermons les yeux ; goûtons les heures tout entières,
Dans le recueillement des pesantes paupières.
L’ivresse des couchants tranquilles est en nous,
Qui fait battre nos cœurs et trembler nos genoux.
On n’aura jamais dit tout ce qu’on voulait dire
En face des moments où la journée expire,
Et l’on pleure d’angoisse à sentir vivre en soi
L’ineffable bonheur de ce muet émoi… »
Horizons
« Résistance » (1904)
« Que tristement, au vol du mauvais temps qui pleure,
Octobre laisse aller quelques feuilles trop mûres !
Et comme parfois la vie avec ses mains dures
Appuie au plus meurtri de notre pauvre cœur !
Pourquoi toujours recommencer l’automne ?
Pourquoi toujours recommencer la vie ?
Quoique nos heures soient sans drame et monotones,
Oh ! combien certains soirs nous nous sentons trahis !
Mais courage ! La fin de tout est loin encore
Et nous voici debout dans notre tendresse ivre :
Aimer ! Vivre !… Aimer ! Vivre !…
Il n’est d’irréparable et d’affreux que la mort ».
Occident
« Vision » (1901)
« Visages où reluit l’œil assommé de noir
Dans le blême du fard piqué de fausses mouches
Et que barre le rouge exaspéré des bouches,
Elles traînent à deux dans l’ombre d’un trottoir.
Elles vont avec un canaille nonchaloir
Et le parler trop près des intimités louches ;
Et des plumes de coq, silhouettes farouches,
Sur leurs chapeaux baissés tremblent au vent du soir.
Et, cependant qu’au loin ces figures de vice
Bras dessus, bras dessous, font l’agent de service
Cligner un regard dur sous un sourcil matois,
Une procession d’étoiles, aux cieux vastes
S’égrène par delà l’océan fou des toits
Pour les rêves émus et les prunelles chastes… »
La figure de proue
« Printemps d'Orient » (1908)
« Au printemps de lumière et de choses légères,
L’Orient blond scintille et fond, gâteau de miel.
Seule et lente parmi la nature étrangère,
Je me sens m’effacer comme un spectre au soleil.
Je me rêve au passé, le long des terrains vagues
Des berges et des ponts, par les hivers pelés,
Ou par la ville, ou, les étés, le long des vagues
De chez nous, sous les beaux pommiers des prés salés.
Roulant le souvenir complexe de moi-même
Et d’avoir promené de tout, sauf du mesquin,
Je respire aujourd’hui ce printemps africain
Qui germe à tous les coins où le vent libre sème.
Ceux qui ne m’aiment pas ne me connaissent pas,
Il leur importe peu que je meure ou je vive,
Et je me sens petite au monde, si furtive !…
Mais de mon propre vin je m’enivre tout bas ;
La figure de proue (2ème partie)
« Printemps d'Orient » (1908)
…
Je m’aime et me connais. Je suis avec mon âge
De force et de clarté, comme avec un amant.
Le vent doux des jardins me flatte le visage :
Je me sens immortelle, indubitablement ».
Par vents et marées
« Soir d'Honfleur » (1910)
« Honfleur attend de tous ses phares
Les bateaux qui peuvent venir.
Dans le port, barques et gabares1
Craquent sans jamais en finir.
Un peu de tempête est au large,
Un peu d’inquiétude est ici.
Ceux qui sont loin, la mer les charge,
Le vent tord leur hunier2 roussi.
Mais ils rentreront sans naufrages
Vers les phares à l’œil ouvert.
Ce n’est pas de ces grandes rages
Où plus d’une barque se perd.
Laissons se serrer nos poitrines
Un tantinet, nous qui veillons.
Tendons l’oreille aux voix marines
Qui chuchotent par millions.
Il fait bon être sous la lampe,
Quand le flot danse à l’horizon.
On met la paume sur la tempe,
On se sent bien à la maison.
Par vents et marées (2ème partie)
« Soir d'Honfleur » (1910)
…
Alors de très vieilles histoires,
Comme de naïfs revenants,
Passent tout au fond des mémoires,
Vaisseaux-fantômes surprenants.
Ah ! que le jeu sombre des lames
Répond bien au cœur doux-amer !
Un peu de risque sur la mer,
Un peu de tourment dans les âmes.
Oui, que notre logis chenu
Frissonne au plus noir de ses aîtres !
Nous aimons que, dans nos fenêtres,
Tout l’infini soit contenu…
Honfleur attend de tous ses phares
Les bateaux qui peuvent venir.
Dans le port, barques et gabares
Craquent sans jamais en finir ».
1 Embarcation plate pour transporter des marchandises.
2 Voile du mat de hune ; voile carrée située au dessus des basses voiles.
Ses Oeuvres picturales
Artiste dans l’âme, dessin et peinture furent d’autres moyens d’expression lorsque le verbe ne suffisait plus.
Découvrez un coup de crayon singulier…
De la Normandie aux côtes maghrébines
Épouse de Joseph Charles Mardrus, illustre traducteur des Mille et une nuits, Lucie a fait de nombreuses escapades au Maghreb. Inspirée par les paysages et la sagesse de ces peuples méditerranéens, elle laisse esquisses et écrits…
Quelques essais picturaux inédits
(contribution de M.Besson, descendant de Lucie D-M)
Lucie a laissé de nombreux travaux, y compris partiellement achevés derrière elle, pour la plus grande joie de ses descendants qui redécouvrent et partagent avec l’association ces exclusivités.
Ses Oeuvres sculpturales
Sculptrice à ses heures perdues, Lucie laisse derrière elle quelques rares pièces délicates et précises.
La statuette de Sainte Thérèse de Lisieux
Bronze signé Lucie Delarue-Mardrus, 1927
(haut. 35 cm, diam. 15cm)
C’est Sainte Thérèse, elle porte un chapelet. Sur le socle, apparaît un enfant appuyé sur une boule, un caillou ou une balle, avec à ses côtés, un objet, peut-être une flûte ou un kaléidoscope, les attributs de la jeune Thérèse à son entrée au couvent.
Cette statuette paraît avoir été produite à plusieurs exemplaires.
Son univers artistique
Une artiste accomplie
Artiste polymorphe, Lucie Delarue-Mardrus s’est illustrée dans de nombreux domaines : littérature, poésie, peinture, dessin, sculpture, musique… Elle laisse à notre curiosité un panel d’oeuvres diversifié et étonnant.
Focus sur les principales disciplines qui ont marqué sa carrière artistique.
Ses Oeuvres littéraires
Romans et Nouvelles
Romans
- 1908 Marie fille mère (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd (éd. Charpentier, 1923)
- 1909 Le roman des six petites filles (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1910 L’acharnée (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Comme tout le monde (Tallandier) Bmd
- 1911 Tout l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1912 L’inexpérimentée (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Douce moitié (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- La monnaie de singe (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1914 Un cancre (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1916 Un roman civil (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- En 1914 (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1917 Deux amants (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1919 L’âme aux trois visages (Gedalge) Bmd
- Toutoune et son amour (Abin Michel) Bibliothèque nationale
- 1920 Le château tremblant (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- Les trois lys (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1921 L’apparition (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1922 L’ex-voto (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd (film)
- 1923 Le pain blanc (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1924 La cigale (Fayard) Bibliothèque nationale, Bmd
- La mère et le fils (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1925 À côté de l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Hortensia dégénéré (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1926 Graine au vent (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd (film)
- 1927 La petite fille comme ça (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1928 Redalga (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Amanit (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- Le Beau baiser (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1930 Anatole (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- L’Ange et les pervers ((Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1931 L’amour à la mer (Lemerre) Bibliothèque nationale
- L’autre enfant (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1933 François et la liberté (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1934 L’enfant en coq (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd (éd. de 1937)
- 1935 Une femme mûre et l’amour (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1936 Chenevieil (Ferenczi)) Bibliothèque nationale
- 1937 Roberte n°10530 (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- L’amour attend (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1938 L’hermine passant (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- Fleurette (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- La girl (Ferenczi) Bmd
- 1939 L’homme du rêve (Paris “pour oublier la vie”) Bibliothèque nationale
- 1940 La perle magique (La Baudinière) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1943 Verteil et ses amours (Editions Self) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1944 Le roi des reflets (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- Peaux d’lapin (Genève éd. de la Frégate suisse) Bibliothèque nationale
Nouvelles
- 1934 Passions américaines et autres (Ferenczi) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1942 Le coeur sur l’ardoise (Rouen, Maugard) Bibliothèque nationale
Recueils poétiques
- 1901 Occident (La Revue blanche) Bibliothèque nationale
- 1902 Ferveur (La Revue blanche) Bibliothèque nationale
- 1905 Horizons (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1908 La figure de proue (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1909 Par vents et marées (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1918 Souffles de tempête (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1920 À Maman (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Poèmes mignons pour les enfants (Gedalge) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1930 Les sept douleurs d’octobre (Ferenczi) Bibliothèque nationale
- 1932 Mort et printemps (A.Messein) Bibliothèque nationale
- 1939 Temps présents (Cahiers d’art et d’amitié) Bibliothèque nationale
- 1951 Nos secrètes amours (Les Isles) Anonyme Bib.Doucet
- 1951 Choix de poésies (Lemerre) Bibliothèque nationale
Biographies
- 1926 Sainte Thérèse de Lisieux (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1931 Le Batard : Guillaume le Conquérant (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1935 Eve Lavallière (Albin Michel) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1937 La petite Thérèse de Lisieux (Fasquelle) Bibliothèque nationale
- 1938 Mes Mémoires (Gallimard) Bibliothèque nationale
Récits de voyage
- 1932 Le Far West d’aujourd’hui (Fasquelle) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1933 L’Amérique chez elle (La renaissance du livre) Bibliothèque nationale
- 1944 El Arab l’Orient que j’ai connu (Lyon, éd. Lugdunum) Bibliothèque nationale, Bmd
Essais
- 1921 Aurel et le procès des mondaines (Povolavsky) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1926 Embellissez-vous (Ed. de France)) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1929 Les amours d’Oscar Wilde (Flammarion) Bibliothèque nationale
- 1930 Le cheval (Rouen, Nouvelle société d’édition) Bibliothèque nationale, Bmd
- 1936 Up to date (Roger Allou) Bibliothèque nationale, Bmd
Pièces de théâtre
- 1932 La quatrième Eve (?)
- 1993 La prêtresse de Tanit (Reims à l’écart) Bibliothèque nationale, Bmd
Florilège poétique
Ferveur
« Recueillement» (1902)
« Le soir a provoqué les voix dominatrices
Des rossignols puissants comme des cantatrices.
Sorti du plus profond des parcs arborescents,
Le Printemps est déjà dans l’air comme un encens.
Fermons les yeux ; goûtons les heures tout entières,
Dans le recueillement des pesantes paupières.
L’ivresse des couchants tranquilles est en nous,
Qui fait battre nos cœurs et trembler nos genoux.
On n’aura jamais dit tout ce qu’on voulait dire
En face des moments où la journée expire,
Et l’on pleure d’angoisse à sentir vivre en soi
L’ineffable bonheur de ce muet émoi… »
Horizons
« Résistance » (1904)
« Que tristement, au vol du mauvais temps qui pleure,
Octobre laisse aller quelques feuilles trop mûres !
Et comme parfois la vie avec ses mains dures
Appuie au plus meurtri de notre pauvre cœur !
Pourquoi toujours recommencer l’automne ?
Pourquoi toujours recommencer la vie ?
Quoique nos heures soient sans drame et monotones,
Oh ! combien certains soirs nous nous sentons trahis !
Mais courage ! La fin de tout est loin encore
Et nous voici debout dans notre tendresse ivre :
Aimer ! Vivre !… Aimer ! Vivre !…
Il n’est d’irréparable et d’affreux que la mort ».
Occident
« Vision » (1901)
« Visages où reluit l’œil assommé de noir
Dans le blême du fard piqué de fausses mouches
Et que barre le rouge exaspéré des bouches,
Elles traînent à deux dans l’ombre d’un trottoir.
Elles vont avec un canaille nonchaloir
Et le parler trop près des intimités louches ;
Et des plumes de coq, silhouettes farouches,
Sur leurs chapeaux baissés tremblent au vent du soir.
Et, cependant qu’au loin ces figures de vice
Bras dessus, bras dessous, font l’agent de service
Cligner un regard dur sous un sourcil matois,
Une procession d’étoiles, aux cieux vastes
S’égrène par delà l’océan fou des toits
Pour les rêves émus et les prunelles chastes… »
La figure de proue
« Printemps d'Orient » (1908)
« Au printemps de lumière et de choses légères,
L’Orient blond scintille et fond, gâteau de miel.
Seule et lente parmi la nature étrangère,
Je me sens m’effacer comme un spectre au soleil.
Je me rêve au passé, le long des terrains vagues
Des berges et des ponts, par les hivers pelés,
Ou par la ville, ou, les étés, le long des vagues
De chez nous, sous les beaux pommiers des prés salés.
Roulant le souvenir complexe de moi-même
Et d’avoir promené de tout, sauf du mesquin,
Je respire aujourd’hui ce printemps africain
Qui germe à tous les coins où le vent libre sème.
Ceux qui ne m’aiment pas ne me connaissent pas,
Il leur importe peu que je meure ou je vive,
Et je me sens petite au monde, si furtive !…
Mais de mon propre vin je m’enivre tout bas ;
La figure de proue (2ème partie)
« Printemps d'Orient » (1908)
…
Je m’aime et me connais. Je suis avec mon âge
De force et de clarté, comme avec un amant.
Le vent doux des jardins me flatte le visage :
Je me sens immortelle, indubitablement ».
Par vents et marées
« Soir d'Honfleur » (1910)
« Honfleur attend de tous ses phares
Les bateaux qui peuvent venir.
Dans le port, barques et gabares1
Craquent sans jamais en finir.
Un peu de tempête est au large,
Un peu d’inquiétude est ici.
Ceux qui sont loin, la mer les charge,
Le vent tord leur hunier2 roussi.
Mais ils rentreront sans naufrages
Vers les phares à l’œil ouvert.
Ce n’est pas de ces grandes rages
Où plus d’une barque se perd.
Laissons se serrer nos poitrines
Un tantinet, nous qui veillons.
Tendons l’oreille aux voix marines
Qui chuchotent par millions.
Il fait bon être sous la lampe,
Quand le flot danse à l’horizon.
On met la paume sur la tempe,
On se sent bien à la maison.
Par vents et marées (2ème partie)
« Soir d'Honfleur » (1910)
…
Alors de très vieilles histoires,
Comme de naïfs revenants,
Passent tout au fond des mémoires,
Vaisseaux-fantômes surprenants.
Ah ! que le jeu sombre des lames
Répond bien au cœur doux-amer !
Un peu de risque sur la mer,
Un peu de tourment dans les âmes.
Oui, que notre logis chenu
Frissonne au plus noir de ses aîtres !
Nous aimons que, dans nos fenêtres,
Tout l’infini soit contenu…
Honfleur attend de tous ses phares
Les bateaux qui peuvent venir.
Dans le port, barques et gabares
Craquent sans jamais en finir ».
1 Embarcation plate pour transporter des marchandises.
2 Voile du mat de hune ; voile carrée située au dessus des basses voiles.
Ses Oeuvres picturales
Artiste dans l’âme, dessin et peinture furent d’autres moyens d’expression lorsque le verbe ne suffisait plus.
Découvrez un coup de crayon singulier…
De la Normandie aux côtes maghrébines
Épouse de Joseph Charles Mardrus, illustre traducteur des Mille et une nuits, Lucie a fait de nombreuses escapades au Maghreb. Inspirée par les paysages et la sagesse de ces peuples méditerranéens, elle laisse esquisses et écrits…
Quelques essais picturaux inédits
(contribution de M.Besson, descendant de Lucie D-M)
Lucie a laissé de nombreux travaux, y compris partiellement achevés derrière elle, pour la plus grande joie de ses descendants qui redécouvrent et partagent avec l’association ces exclusivités.
Ses Oeuvres sculpturales
Sculptrice à ses heures perdues, Lucie laisse derrière elle quelques rares pièces délicates et précises.
La statuette de Sainte Thérèse de Lisieux
Bronze signé Lucie Delarue-Mardrus, 1927
(haut. 35 cm, diam. 15cm)
C’est Sainte Thérèse, elle porte un chapelet. Sur le socle, apparaît un enfant appuyé sur une boule, un caillou ou une balle, avec à ses côtés, un objet, peut-être une flûte ou un kaléidoscope, les attributs de la jeune Thérèse à son entrée au couvent.
Cette statuette paraît avoir été produite à plusieurs exemplaires.