La vie de Lucie Delarue-Mardrus

 

 

Une existence foisonnante de 1874 à 1945

 

Poésies, romans, nouvelles, articles, essais, biographies, récits de voyage, pièces de théâtre… Mais aussi dessins, tableaux étonnants, sculptures très variées, partitions… Voici une oeuvre prolifique et une vie riche. Lucie Delarue-Mardrus fut une artiste complète aux dons multiples, d’une curiosité insatiable et d’une capacité de travail impressionnante.

Bien sûr, cette oeuvre est inégale, elle écrivit souvent pour manger et ne put se consacrer autant qu’elle le voulut à son genre préféré, la poésie. Il y eut des romans alimentaires, des articles où l’on tire à la ligne; mais cette créatrice polymorphe fascine encore aujourd’hui…

Enfance, jeunesse & mariage 1874 – 1900

 

L’enfance et les années de formation sont cruciales. De la naissance à Honfleur le 3 novembre 1874 à son mariage original avec le célèbre Jean-Charles Mardrus (1868-1949), en 1900, vingt-six ans transforment la jeune Lucie Delarue baptisée « Simplicie Gros sot » par ses cinq soeurs en « Princesse Amande ».

Elle découvre très tôt son goût pour la poésie, Paris, le théâtre et les femmes. Malgré l’avis décourageant de François Coppée, elle s’acharne à écrire de la poésie, lit énormément, commence à être reconnue; et c’est grâce à ses poèmes qu’elle rencontre son futur mari, l’illustre traducteur des Mille et une nuits.

ldm

Joseph Charles Mardrus

portrait de joseph charles mardrus

(1868-1949)

Statut
Carrière
François Coppée

portrait françois coppée

(1842-1908)

Statut
Carrière

Apogée littéraire 1900 – 1914

 

Ce mariage, le 5 juin 1900, ouvre quatorze années de célébrité, de création et de voyages. Lucie publie des recueils essentiels, Occident, Ferveur, Horizons, La Figure de proue et Par vents et Marées. Elle est très connue à Paris, se commet dans les soirées mondaines et voyage énormément. Elle connaît le succès.

Elle découvre, grâce à son époux, l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc, Kroumirie, Egypte, Syrie…), l’Asie mineure (Turquie), et l’Italie. Elle publie des reportages photographiques et, plus tard, des récits de voyage.

Le monde littéraire parisien la fête et réclame des contes et des articles. Elle écrit une pièce de théâtre Sapho désespérée qu’elle joue, puis des romans à partir de 1908 (Marie fille-mère). Elle fait de nombreuses rencontres (André Gide, Renée Vivien, Evelina Palmer) et vit une brève passion avec Natalie Barney.

Mardrus lui offre le Pavillon de la Reine à Honfleur. Leur vie s’organise entre la Normandie, Paris et leurs voyages. Elle pose pour des photographes, des sculpteurs, des peintres, devient membre du jury Femina et fait des conférences.

Une série d’épreuves douloureuses brise cette période exaltante. Le « couple légendaire » (Natalie Barney) s’étiole. Mardrus en a assez d’être dans l’ombre de son épouse, peut-être aussi de ses liaisons, et il a rencontré Cobrette, sa future femme, en 1914. Il s’éloigne de Lucie.

André Gide

portrait andre gide

(1869-1951)

Statut
Carrière
Nathalie Clifford Barney

natalie barney

(1876-1972)

Statut
Carrière
Renée Vivien

portrait renée vivien

(1877-1909)

Statut
Carrière
Évelina Palmer

evelina palmer

(1874-1952)

Statut
Carrière

Epreuves & maturité des années folles 1914 – 1935

 

Lucie a déjà perdu son père en 1910, mais le décès de sa mère en 1917 va l’abattre, en pleine guerre. Elle est alors infirmière depuis la déclaration de guerre à Honfleur à l’hôpital 13. Elle et Mardrus se sont séparés en 1915. Elle doit vivre de sa plume. Elle a perdu son chien Roll; le terrain du Pavillon s’est éboulé.

Une période de crise et d’inquiétude caractérise ses années. Valentine Ovize dite Chattie l’aide à surmonter ses difficultés. Lucie l’emmène partout avec elle, au gré de ses conférences (1917 et 1920).

Désormais obsédée par la mort, Lucie écrit pourtant l’un de ses meilleurs romans L’Ex-voto, fait une tournée de conférences internationale (Scandinavie, Portugal puis Belgique), voyage (Grande Bretagne, Hollande) et diversifie ses talents: elle confectionne des poupées, sculpte et s’intéresse de près à Sainte Thérèse de Lisieux.

Elle continue ses pérégrinations (Alger, Tunis, Europe centrale, Suisse), publie des romans et des essais biographiques. Elle réalise ses sculptures sur bougie, s’en va aux Etats-Unis et, à son retour, rencontre Germaine de Castro.

Toujours en partance (Belgique, Brésil), elle a la douleur de perdre sa soeur Georgina, et se sépare de Chattie, trop jalouse de Germaine de Castro. Sa famille aussi désapprouve cette nouvelle liaison.

ldm

Valentine Ovize

(?-?)

Statut
Carrière
Myriam Harry

(1869-1958)

Statut
Carrière
Germaine de Castro

(?-?)

Statut
Carrière

ldm

 

Retrait & déclin dernières années 1935 – 1945

 

Nous sommes en 1935, Lucie a 61 ans, elle se consacre corps et âme à la carrière de Maine, l’accompagne au piano lors de ses récitals, lui écrit des chansons, et se sent exploitée. Les difficultés financières s’aggravent, elle commence à souffrir de rhumatismes et le Pavillon s’effondre.

L’obtention jugée scandaleuse du Prix Renée Vivien ne suffit pas à régler ses dettes. Elle s’installe en 1937 à Château-Gontier en Mayenne.

L’écriture et la parution en 1936 de Mes Mémoires a marqué un tournant dans sa vie. Elle est presque dans la misère, isolée et malade. Le jeune Faouaz, fils adoptif de Myriam Harry, vient la voir de temps en temps à Château-Gontier. Mais c’est à nouveau la guerre. Elle doit vendre sa maison.

Sa soeur Charlotte meurt. Elle liquide tous ses meubles et va habiter à l’étage chez Germaine et son mari (elle s’est mariée car elle est juive). Germaine doit porter l’étoile jaune et fuir la gestapo.

Seule, Lucie fabrique des poupées, malgré ses rhumatismes, et profite des visites de Faouaz. Elle maigrit beaucoup et prend froid. Elle meurt le 26 avril 1945 à minuit. Elle a 70 ans. Mardrus meurt en 1949.

MARDRUS  AURA POUR ARRIÈRE PETITE NIÈCE Nora Atalla, écrivaine et poète, qui se passionnera autant que J.C.Mardrus et Lucie Delarue-Mardrus pour la littérature en général et pour la poésie, en particulier.

Nora Atalla

La vie de Lucie

Delarue-Mardrus

 

 

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Une existence foisonnante de 1874 à 1945

 

Poésies, romans, nouvelles, articles, essais, biographies, récits de voyage, pièces de théâtre… Mais aussi dessins, tableaux étonnants, sculptures très variées, partitions… Voici une oeuvre prolifique et une vie riche. Lucie Delarue-Mardrus fut une artiste complète aux dons multiples, d’une curiosité insatiable et d’une capacité de travail impressionnante.

Bien sûr, cette oeuvre est inégale, elle écrivit souvent pour manger et ne put se consacrer autant qu’elle le voulut à son genre préféré, la poésie. Il y eut des romans alimentaires, des articles où l’on tire à la ligne; mais cette créatrice polymorphe fascine encore aujourd’hui…

Enfance, jeunesse & mariage 1874 – 1900

 

L’enfance et les années de formation sont cruciales. De la naissance à Honfleur le 3 novembre 1874 à son mariage original avec le célèbre Jean-Charles Mardrus (1868-1949), en 1900, vingt-six ans transforment la jeune Lucie Delarue baptisée « Simplicie Gros sot » par ses cinq soeurs en « Princesse Amande ».

Elle découvre très tôt son goût pour la poésie, Paris, le théâtre et les femmes. Malgré l’avis décourageant de François Coppée, elle s’acharne à écrire de la poésie, lit énormément, commence à être reconnue; et c’est grâce à ses poèmes qu’elle rencontre son futur mari, l’illustre traducteur des Mille et une nuits.

Joseph Charles Mardrus

portrait de joseph charles mardrus

(1868-1949)

Statut
Carrière
François Coppée

portrait françois coppée

(1842-1908)

Statut
Carrière

ldm

 

Apogée littéraire 1900 – 1914

 

Ce mariage, le 5 juin 1900, ouvre quatorze années de célébrité, de création et de voyages. Lucie publie des recueils essentiels, Occident, Ferveur, Horizons, La Figure de proue et Par vents et Marées. Elle est très connue à Paris, se commet dans les soirées mondaines et voyage énormément. Elle connaît le succès.

Elle découvre, grâce à son époux, l’Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc, Kroumirie, Egypte, Syrie…), l’Asie mineure (Turquie), et l’Italie. Elle publie des reportages photographiques et, plus tard, des récits de voyage.

Le monde littéraire parisien la fête et réclame des contes et des articles. Elle écrit une pièce de théâtre Sapho désespérée qu’elle joue, puis des romans à partir de 1908 (Marie fille-mère). Elle fait de nombreuses rencontres (André Gide, Renée Vivien, Evelina Palmer) et vit une brève passion avec Natalie Barney.

Mardrus lui offre le Pavillon de la Reine à Honfleur. Leur vie s’organise entre la Normandie, Paris et leurs voyages. Elle pose pour des photographes, des sculpteurs, des peintres, devient membre du jury Femina et fait des conférences.

Une série d’épreuves douloureuses brise cette période exaltante. Le « couple légendaire » (Natalie Barney) s’étiole. Mardrus en a assez d’être dans l’ombre de son épouse, peut-être aussi de ses liaisons, et il a rencontré Cobrette, sa future femme, en 1914. Il s’éloigne de Lucie.

André Gide

portrait andre gide

(1869-1951)

Statut
Carrière
Nathalie Clifford Barney

natalie barney

(1876-1972)

Statut
Carrière
Renée Vivien

portrait renée vivien

(1877-1909)

Statut
Carrière
Évelina Palmer

evelina palmer

(1874-1952)

Statut
Carrière

ldm

Epreuves & maturité des années folles 1914 – 1935

 

Lucie a déjà perdu son père en 1910, mais le décès de sa mère en 1917 va l’abattre, en pleine guerre. Elle est alors infirmière depuis la déclaration de guerre à Honfleur à l’hôpital 13. Elle et Mardrus se sont séparés en 1915. Elle doit vivre de sa plume. Elle a perdu son chien Roll; le terrain du Pavillon s’est éboulé.

Une période de crise et d’inquiétude caractérise ses années. Valentine Ovize dite Chattie l’aide à surmonter ses difficultés. Lucie l’emmène partout avec elle, au gré de ses conférences (1917 et 1920).

Désormais obsédée par la mort, Lucie écrit pourtant l’un de ses meilleurs romans L’Ex-voto, fait une tournée de conférences internationale (Scandinavie, Portugal puis Belgique), voyage (Grande Bretagne, Hollande) et diversifie ses talents: elle confectionne des poupées, sculpte et s’intéresse de près à Sainte Thérèse de Lisieux.

Elle continue ses pérégrinations (Alger, Tunis, Europe centrale, Suisse), publie des romans et des essais biographiques. Elle réalise ses sculptures sur bougie, s’en va aux Etats-Unis et, à son retour, rencontre Germaine de Castro.

Toujours en partance (Belgique, Brésil), elle a la douleur de perdre sa soeur Georgina, et se sépare de Chattie, trop jalouse de Germaine de Castro. Sa famille aussi désapprouve cette nouvelle liaison.

Valentine Ovize

(?-?)

Statut
Carrière
Myriam Harry

(1869-1958)

Statut
Carrière
Germaine de Castro

(?-?)

Statut
Carrière

ldm

 

Retrait & déclin dernières années 1935 – 1945

 

Nous sommes en 1935, Lucie a 61 ans, elle se consacre corps et âme à la carrière de Maine, l’accompagne au piano lors de ses récitals, lui écrit des chansons, et se sent exploitée. Les difficultés financières s’aggravent, elle commence à souffrir de rhumatismes et le Pavillon s’effondre.

L’obtention jugée scandaleuse du Prix Renée Vivien ne suffit pas à régler ses dettes. Elle s’installe en 1937 à Château-Gontier en Mayenne.

L’écriture et la parution en 1936 de Mes Mémoires a marqué un tournant dans sa vie. Elle est presque dans la misère, isolée et malade. Le jeune Faouaz, fils adoptif de Myriam Harry, vient la voir de temps en temps à Château-Gontier. Mais c’est à nouveau la guerre. Elle doit vendre sa maison.

Sa soeur Charlotte meurt. Elle liquide tous ses meubles et va habiter à l’étage chez Germaine et son mari (elle s’est mariée car elle est juive). Germaine doit porter l’étoile jaune et fuir la gestapo.

Seule, Lucie fabrique des poupées, malgré ses rhumatismes, et profite des visites de Faouaz. Elle maigrit beaucoup et prend froid. Elle meurt le 26 avril 1945 à minuit. Elle a 70 ans. Mardrus meurt en 1949.

MARDRUS  AURA POUR ARRIÈRE PETITE NIÈCE Nora Atalla, écrivaine et poète, qui se passionnera autant que J.C.Mardrus et Lucie Delarue-Mardrus pour la littérature en général et pour la poésie, en particulier.

Nora Atalla

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mél : assoldm@yahoo.fr

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